Vieux-Lyon : Renaissance... et repentance
Y a qu' les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! Lyon
(car c'était bien elle, bravo les filles !) pour moi
signifiait jusqu'à présent gros bâtiments gris, attente à la gare,
grosses cheminées polluantes sur le Rhône et
surtout embouteillages aoûtiens au tunnel de Fourvière... rien de
follichon donc, et
j'ai donc longtemps dénigré la ville. Je ne comprenais pas bien
l'enthousiasme de mes quelques amis originaires de là-bas. Début
janvier, devant m'y rendre pour le boulot, j'ai décidé de laisser une
dernière chance à la cité et pris une chambre dans le Vieux Lyon, je
l'avoue sans grand espoir pour notre relation. Arrivée tard, le taxi
m'amène à l'hôtel Saint Paul, et c'est de nuit que Lyon m'a ouvert les
yeux, des yeux écarquillés et émerveillés par les bâtisses et édifices
illuminés d'un autre siècle. Premier vrai et - trop - court - contact
enchanteur !
C'est
donc le coeur léger et pleine d'enthousiasme que j'y suis retournée la
semaine dernière, en prenant soin d'arriver tôt pour voir
les couleurs de la vieille ville, haut lieu de la Renaissance, au grand jour. Hop, à peine le temps de jeter
déposer mes affaires à l'hôtel Saint Paul (Wilfried, toujours aussi
sympa, m'a reconnue de suite... le double-effet piercing !), et me
voilà
prête pour partir à l'assaut de Saint-Georges, Saint-Jean et Saint-Paul
! Et je ne leur ai laissé aucun répit aux trois gaillards, sillonnant
leurs ruelles, leurs colonnades, leurs
impasses, leurs traboules pendant plusieurs heures, le froid (presque)
oublié grâce aux nombreuses découvertes au fil des rues. Un tour pour
une vue d'ensemble sur l'architecture riche (souvent gothique) et
colorée à la florentine (la cathédrale Saint-Jean, la Tour rose, la
Maison des Avocats
avec ses statues d'animaux et ses arcades, les égouts à ciel ouvert,
les montées vers Notre Dame de Fourvière), un deuxième le nez
en l'air pour découvrir les nombreuses
statuettes, blasons et gargouilles qui ornent les coins de rues, les
appuis de
fenêtres et les toits, et un troisième... pour le plaisir !!
Flânant
désormais au hasard, j'en profite pour faire un coucou à Guignol,
m'arrêter devant les vitrines des nombreux ateliers d'artisanat et boutiques, les devantures des bouchons, et
faire quand même quelques arrêts au stand pour me désaltérer au pub et
pour humer les cochonnailles et les douceurs sucrées des commerces ...
marrant comme tout rappelle le cochon dans ce quartier, entre la carte
des restos, les étals des bouchers saucissonesques et la couleur des
maisons, et ce jusque dans les pâtisseries ! (un aperçu de mes pérégrinations dans l'album Périples)
Au
fur et
à mesure que le temps passe et que le soir tombe, le quartier quasiment
entièrement piéton s'anime et les lumières s'allument (et ho surprise,
ma vieille copine la lune apparaît dans toute sa rondeur, ultime signe de bénédiction).
Une
ville, je sais, je sens que je l'aime quand je commence à m'imaginer y
vivre... et ici, au sein du quartier aux ruelles pavées, entourées par
les vieilles bâtisses roses, au milieu des échopes, des bars (à vin bien sûr, mais aussi à chicha, chic chic chic !!) et des
boutiques chatoyantes ou rigolotes (comme ce commerce de plantes carnivores !), je m'y vois tout à fait ! Lyon, tu
m'as bien eue ! Pourtant, j'aurais dû me douter qu'une ville classée au
Patrimoine Mondial de l'Unesco n'allait pas se laisser abattre aussi
facilement. J'ai honte désormais des insanités que j'ai pu dire à ton
sujet !
Le
dîner pour sceller notre relation toute neuve se devait d'être fait dans un bouchon
lyonnais, sur les conseils de Wilfried pour éviter les pièges à
touristes j'ai opté pour "Notre maison". C'est
donc dans une ambiance bon enfant et sous les saucissions pendus au plafond que je me suis attablée
devant un gâteau chaud
de foie de volailles et son coulis de tomates (je ne m'attendais pas à
cette consistance, très légère, entre la mousse et la terrine), une
cervelle de Canut et une belle part de tarte à la praline rose, le tout
accompagné comme il se doit d'un verre de quelques verres de Croze Hermitage. Rhaaaa, quels délices !
Repue et conquise, j'ai enfin regagné l'hôtel par une promenade le long des quais,
comme j'aimais le faire à Paris. Sur la presqu'île en face, le théatre
et les édifices anciens tout illuminés me faisaient des clins d'oeil,
sous celui complice de la lune... next time, c'est promis, c'est là que
je continuerai ma réconciliation (et mon chemin de repentance) avec cette belle ville de Lyon !
Ps : pour en savoir un peu plus sur ce quartier : le site du Vieux Lyon
PS2 : pardon pour le flou des photos de nuit... je grelottais...